Le Captain Cap !
J'adresse mes chaleureux remerciements à mon frérot Ben pour son évocation du Captain Cap,
d'Alphonse Allais...
CITOYENS !
A la suite de quoi (son évocation, pas mes
remerciements), me suis amusée à glaner quelques précisions sur ledit
animal (le Captain, pas mon frère). Suis tombée sur d'insolites
articles relatant les faits et méfaits de l'étonnant Albert Caperon,
"candidat aux élections législatives du 20 août 1893, dans la deuxième
circonscription du IXème arrondissement de Paris"...
Soutenu bille en
tête par Alphonse Allais et Georges Courteline, il recueillit tout de même 2,22 % des voix !
Homme neuf, j’arrive avec des idées neuves. Je veux vous faire profiter de ces idées, et c’est pourquoi je viens à vous. Si vous me nommez, c’est un honnête homme que vous enverrez au Palais-Bourbon. Je ne crois pas devoir en dire davantage.
Après vingt ans de mer et de Far-West, lorsque je remis le pied sur le cher sol natal, qu’y trouvai-je ? Mensonge, calomnie, hypocrisie, malversation, trahison, népotisme, concussion, fraude et nullité.
L’origine de tous ces maux, citoyens, n’allez pas la chercher plus loin : c’est le microbe de la bureaucratie. Or, on ne parlemente pas avec les microbes.
ON LES TUE
Et c’est ce que je me suis juré de faire en dépit de tous.
Certains politiciens, vous le savez, ont intérêt à maintenir ce triste état de choses. Car, ce qui ruine le peuple, les fait vivre et les engraisse. Mais ils sont assez gras comme cela, ces hommes néfastes. Écartons-les de nous.
Loin d’être l’apanage de certains, L’ASSIETTE AU BEURRE doit être le privilège de TOUS.
Jetons donc sans crainte le cri d’alerte tandis
qu’il en est temps encore. Le vaisseau que nous montons est fait du chêne des
vieilles forêts de France. La sève du sol gaulois circule dans ses flancs. S’il
fait eau, radoubons-le et ouvrons l’œil au bossoir. Déposons sur l’île déserte
de l’oubli les nullités endimanchées qui ont essayé d’entraver notre marche en
avant. Jetons par-dessus bord paperasses et registres, et avec les ronds-de-cuir
de ces incapables, faisons des bouées de sauvetage. J’ai dit ce que je voulais.
Assez causé
Il faut défricher avant d’ensemencer. Défrichons ! Lorsque nous aurons enlevé jusqu’au dernier brin d’ivraie, nous verrons refleurir avec plus d’éclat que jamais la loyauté et l’amour de la Patrie, ces deux fleurs symboliques sans lesquelles sont vains les trois mots inscrits au fronton de nos édifices : Liberté, Egalité, Fraternité.
Citoyens,
Il VOUS FAUT un homme d’action, JE SUIS PRET.
A dimanche donc, et PAS D’ABSTENTIONS.
VIVE LA REPUBLIQUE libre et sans bureaux !